Interview Brigitte Lahaie (France) – « Quand on aime, rien n’est tabou » – 1987

0 vues
Interview – Brigitte Lahaie – 1987

Le 27 Mars 1987, l’ancienne actrice X, Brigitte Lahaie, était l’invitée de l’émission Apostrophe sur Antenne2. L’occasion d’une petite interview pour annoncer sa participation ….

Grace à  » Joy & Joan  » et  » L’executrice « , deux de ses films à succès, le cinéma français apprécie sa beauté et son talent à parler des choses de l’amour à l’écran. Aujourd’hui, avec son livre  » Moi la scandaleuse  » (Ed Filipacchi), c’est son cœur et sa sincérité que Brigitte Lahaie offre au public. Un ouvrage ou la star du film « X » dit tout sur son métier, sur sa vie sans tabous, sur la réussite, la jalousie, le plaisir. Un cri de vérité sans précedent, qui ouvre le rideau sur ce monde étrange. Bernard Ales l’a rencontrée avant l’émission « Apostrophes » dont elle est l’une des invitées, ce vendredi 27 mars à 21h20 sur A2.

Auriez-vous accepté de tourner des films X sans être payée, uniquement pour le plaisir?

Bien sur J’étais mieux payée en tournant ces films que si j’avais vendu des chaussures. mais mon but n’était pas l’argent que cela me rapportait.

Quel est actuellement le prix de la journée de tournage d’un film X?

Entre mille et deux mille francs par jour. Mais étant donné qu’on tourne un film en cinq jours, si on veut gagner de l’argent, il faut tourner beaucoup.

Vous dites que vous avez tout fan sur un écran et bien davantage dans votre vie privée. Le cinéma X connaît donc des tabous et des limites?

Non, mais j’ai fait certaines choses dans ma vie privee que je n’aurais pas faite à l’écran, par pudeur. On a tous ses limites. Écrire ce livre a été très difficile parce que faire l’amour et se montrer nue n’est pas impudique pour moi. C’est en parler après qui le devient.

Votre vie n’a pas du être toujours rose…

L’expérience a été formidable parce qu’elle m’a permis de prendre confiance en moi et de me sentir plus à l’aise. Mais, très vite cela vous use. On vit dans un monde très difficile et à un moment donné, il faut payer le prix. Ce milieu est quand même au ras des pâquerettes. Je me suis sentie un peu dévaluée, j’avais l’impression qu’on m’utilisait dans le mauvais sens du terme, que je valais beaucoup mieux que ça, et qui fallait que j’arrête sous peine de finir par me mépriser.

C’était bien admis par l’homme qui partageait votre vie à cette époque?

Oui. Bien qu’il ne travaillait pas du tout dans ce milieu, il le supportait très bien, il était même très fier. D’autres ne le supportaient pas du tout. Il est vrai que s’il est difficile d’assumer sa propre marginalité, il est encore plus difficile d’assumer celle de l’autre.

Ce livre est une façon d’exorciser votre passé?

J’ai décidé de reprendre mon vrai nom et puis, à force d’être questionnée la-dessus sans arrêt, d’une façon un petit peu détournée, et de lire un peu n’importe quoi, je me suis dit qu’on était jamais si bien servi que par soi-même… Il fallait avoir le courage d’aller jusqu’au bout de cette expérience. Les gens ont toujours tendance à penser qu’à partir du moment où on a fait ça, on est forcément quelqu’un de complètement nymphomane et d’obsédée, ce qui n’est pas du tout mon cas. Je voulais faire comprendre qu’on pouvait avoir vécu cette expérience et être quelqu’un de tout à fait normal.

Cette liberté, cette impudeur, c’est une revanche sur votre adolescence un peu coincée?

J’ai connu une adolescence très bourgeoise. J’étais quelqu’un de très coincée et ce monde a été une ouverture. Je m’y suis engouffrée, cela m’a permis de prendre confiance en moi d’une façon radicale. C’est un peu mon trait de caractère : avec moi, c’est un peu tout ou rien, je ne fais jamais les choses à moitié .

Professionnellement qu’est-ce qui a changé fondamentalement en vous?

J’ai appris à m’aimer, j’ai envie de montrer autre chose et j’en suis capable. Maintenant que je tourne des films normaux, je suis beaucoup plus malade quand je rentre chez moi après une scène difficile. On vous prend bien davantage quand vous livrez vos sentiments que simplement votre corps.

Vous écrivez que votre endroit favori pour faire l’amour c’est l’ascenseur. Pourquoi?

Parce que l’idée de pouvoir être surprise est excitante. On en revient a l’exhibitionnisme. C’est la même chose quand vous vous trouvez à un dîner en compagnie de plusieurs personnes et que sous la table, il se passe quelque chose. C’est une situation toujours très excitante.

Dans la vie, Brigitte la scandaleuse est-elle d’un tempérament fidèle?

Je le suis totalement, d’autant plus que j’ai eu suffisamment d’expériences pour savoir comment sont les autres. Donc quand j’ai l’homme qui me convient, je n’ai aucune envie d’aller voir ailleurs.

Vous dites que la majorité des femmes sont bloquées. Qu’en savez-vous?

J’ai toujours eu des rapports très libérés avec les hommes, c’est-a-dire qui ils me parlent de leurs aventures, de leur épouse, et c’est vrai que les femmes sont souvent bloquées. C’est dommage, parce que beaucoup d’hommes sont obligés d’aller on voir d’autres pour assouvir certains de leurs fantasmes, alors que si leur lemme était un petit peu plus libérée, elle serait ravie de s’y prêter. J’essaye de faire comprendre aux femmes que lorsqu’on aime quelqu’un, rien n’est tabou.

Le sexe est important dans une vie?

Très important. Tous les rapport entre les hommes et les femmes sont basés sur l’attirance et le désir, même s’il ne se passe rien.

De:
Date: novembre 2, 2019
Actors: Brigitte Lahaie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
13 × 17 =