Behind-The-Scenes vous fait découvrir une des premières interviews de l’ancienne actrice X française (en activité de 1993 à 1999), égérie de Dorcel : Laure Sainclair.
Interview of former French pornstar Laure Sainclair. He carreer in the porn industry was from 1993 to 1999, with Laure shooting mainly for French studio Dorcel
Une irrésistible ascension
« Le X a eu raison de ma sexualité »
En un an, Laure Sainclair, la star de Marc Dorcel, a déjà tourné dans six grosses productions. A vingt-quatre ans, tandis que son nouveau film, « La fièvre de Laure », sort chez VMD, la jeune Rennaise fait un bilan de son ascension.
En neuf mois, tu es passée de l’anonymat à la célébrité. N’as-tu pas l’impression de brûler les étapes ?
Laure Sainclair : J’ai conscience de gravir les échelons rapidement. Inutile de dire que ça a suscité pas mal de jalousies. Je dois cette rapide notoriété à Marc Dorcel. Sans lui, je ne serais rien.
Ton statut de starlette du X est-il compatible avec ta timidité maladive ?
L. S. : N’exagérons rien. Il y a un an, en arrivant de Rennes, j’étais terrorisée ! Mais les tournages m’ont changée. Depuis peu, je sais ce que veux. Le mois dernier, je tournais à Budapest. J’ai mis mon grain de sel dans le scénario et j’ai protesté contre la maquilleuse et l’habilleuse. II y a quelques mois, je n’aurais jamais osé faire une remarque.
Affectivement parlant, tu as aussi changé ?
L. S. : Côté vie privée, non. Je vis toujours à Rennes avec mon petit ami. Côté personnalité, oui. Le X a été pour moi un moyen efficace de vaincre ma timidité. Reste que je suis encore vulnérable et fragile. Sur un tournage, j’ai besoin de me sentir protégée et mise en confiance. Marc Dorcel l’a bien compris, c’est pourquoi je donne le meilleur de moi-même dans ses films.
Parlons des scènes d’amour. Est-ce un simple travail ou éprouves-tu du plaisir en les tournant ?
L. S. : Là aussi, j’ai évolué. A l’époque de « La princesse et la pute », je concevais les scènes hard comme un travail qui s’inscrivait dans la suite logique de mes contrats. Toute sensation de plaisir était donc exclue. Mais certaines rencontres ont bouleversé tout cela…
Des rencontres ?
L. S. : Avec Christophe Clark et David Perry. Christophe est un amant magnifique. Il sait comme personne me mettre en valeur devant les caméras, me parler et m’exciter. Ce comédien forme un vrai tandem avec sa partenaire.
Et David Perry ?
L. S. : Lui, c’est différent. Nous avons tout de suite ressenti une complicité mentale et physique. Cela explique sans doute que nos prestations dans « La fièvre de Laure » soient si réussies. Christophe et David m’ont vraiment révélée et décoincée. Ajoute à cela une autre révélation : mon attirance pour Anita Blond, avec qui j’ai tourné une séquence lesbienne à Budapest. Cette fille me trouble vraiment et bien au-delà des tournages. Je désire son corps superbe et je crois deviner qu’elle a aussi un petit faible pour moi…
Visiblement, tu commences à te sentir bien dans ce milieu. Tu comptes y faire une longue carrière ?
L. S. : Non. Depuis quelques semaines, une foule de projets me traversent la tête. Je pense à la réalisation de films X ou à une reconversion dans le charme en télévision. C’est d’ailleurs en train de se concrétiser puisque je pars dix jours en Guadeloupe avec M6. Je rêve aussi d’une carrière de comédienne traditionnelle. Mais je ne me fais pas d’illusions : le X est un ghetto et ce n’est pas demain que je décrocherai un rôle dans un film grand public. Tu vois, travailler dans ce milieu m’a au moins appris une chose : être réaliste !
PAR DAMIEN THORN – VIDEO7 – Juin 1996
