Nous vous invitons à redécouvrir cette interview de l’actrice X française Lou Charmelle en 2016 pour les magazines Rue89 & L’Obs.
L’interview Rue89 est à retrouver en intégralité sur le site de L’Obs … Mais nous vous proposons ici quelques extraits très Behind-The-Scenes !
Dans le porno, tous les partenaires sont payés, tandis que dans la prostitution, un des partenaires est celui qui paye l’autre. Ça change tout ! Ce n’est pas du tout le même rapport entre partenaires.
Quand on fait une scène X, on ne baise pas comme on le veut, ni pour faire plaisir au partenaire, mais on fait ce que nous demande un réalisateur. Bien heureusement, on a le droit d’y prendre du plaisir, mais le but premier est de produire des images de qualité ; a contrario de la prostitution où le but est de donner un service sexuel payant à un client.
Nous ne touchons hélas aucune royaltie sur les ventes de nos scènes, que ce soit en DVD ou sur Internet. Nous signons des contrats de cession totale des droits de notre image, sur tous supports que ce soit.
Faire la couverture de Hot Vidéo, ça te rapporte quoi ?
D’un point de vue financier, ça ne me rapporte rien directement. Les royalties, tu peux oublier dans le porno.
Mais ça offre une visibilité, ce qui peut apporter un nouveau public, puis éventuellement générer du trafic sur mon site internet (en admettant qu’il soit ouvert bien sûr), donc des nouveaux abonnés, donc de l’argent.
Faire la couv de Hot Video, ça donne aussi de la crédibilité à l’étranger (et en France bien sûr, mais comme il n’y a pas de job à pourvoir, ça ne change rien). A Budapest, à Los Angeles, les gens du milieu connaissent bien ce magazine, et mon agent aux USA s’en est déjà servi pour me faire avoir un job.
Et puis tiens, tant qu’à faire la liste des choses que ça rapporte, je t’avoue que ça fait aussi du bien à l’égo. [Rires] Ça me fait dire que j’ai bien bossé et que je suis devenue un produit potentiellement vendeur, sinon on ne m’aurait pas mis en tête de gondole.
Je trouve ça marrant de se voir sur papier glacé et que mes potes me racontent m’avoir « croisée » sur un kiosque en allant bosser. Et ça me fait rire d’archiver ça avec le reste de mes magazines, en pensant à mes vieux jours, me demandant si ce seront mes neveux ou mes enfants qui tomberont en premier par malheur dessus… Ça m’apporte de la bonne humeur, quoi.
Comment décrirais-tu ta profession ?
Etre actrice X, c’est alimenter les fantasmes, produire des images qui seront excitantes pour le spectateur.
J’aimerais que cette profession soit reconnue en France de la même manière qu’elle l’est aux Etats-Unis, où l’industrie du X est un business comme un autre. Ce qui permettrait d’avoir des agents (interdits en France car assimilé à du proxénétisme), et donc une sécurité, un sérieux, et une tarification claire. Cela éviterait bien des abus de la part de certaines productions.
Quelle part occupe Internet dans ton job ?
Je passe plusieurs heures par semaine à entretenir une présence internet sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés, car pour une actrice X, Internet est primordial. C’est notre vitrine. C’est par ce biais que les fans peuvent discuter avec nous, et une actrice se doit de le faire ne serait-ce qu’un minimum pour les conserver… et en gagner.
Car les gens veulent un semblant de proximité, et devant le nombre d’actrices sur le « marché », ce qui te distingue d’une autre, et bien ce ne sont pas tes performances, mais ta personnalité. On doit donc faire notre propre promotion et être présentes sur la Toile.
En fait, de nos jours, être actrice X, c’est passer bien plus de temps à faire de la gestion, qu’à avoir des rapports sexuels !