Lou Charmelle (Suisse) – Interview X-Intime – 06/2011

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Behind-The-Scenes est heureux d’avoir été autorisé à reprendre les articles de feu X-Intime.com, site dédié au X… toujours en ligne, mais non maintenu…. Nous avons la chance de partager cette fois un article de Juin 2011 … Une interview avec la star du X franco-suisse … Lou Charmelle !

Enfin ! Enfin nous avons fini par interviewer Lou Charmelle ! Quelques minutes, certes, juste avant le tournage d’une scène, mais quand même le temps de discuter avec celle qu’on a vu et aimée, c’est peu de le dire, dans Dis-moi que tu m’aimes, Histoire de sexe(s), Initiation of Lou Charmelle, et quelques autres. Rencontre intéressante, mais rencontre intimidante !

X-Intime – Lou, pendant que tu te maquilles pour le film Contraxt de David Beffer, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Lou Charmelle – Lou Charmelle, actrice depuis un peu moins de trois ans et demi… Tu veux savoir quoi, mon âge ? Ça ne se dit pas.

X-Intime – Et ça ne se demande pas !

Lou Charmelle – Tu peux le trouver facilement sur Wikipedia de toute façon !

X-Intime – J’aimerais avant tout discuter avec toi de deux films français à mon sens fort réussis bien qu’assez différents : Initiation of Lou Charmelle de Hervé Bodilis, et Dis-moi que tu m’aimes de John B. Root.

Lou Charmelle – Sur Initiation of Lou Charmelle, c’était la première fois que je tournais pour Bodilis, et même la première fois que je faisais une grosse production Dorcel. Enfin, j’avais déjà bossé avec Luka pour Dorcel sur la série des SeXperts â€“ renommée SeXpervers suite à des plaintes de CBS. Il faut dire qu’en France, il n’y a pas non plus énormément d’industrie, pas beaucoup de compagnies, encore moins de grosses compagnies. Dorcel ayant quand même une sorte d’image prestigieuse, avec du porno chic, de belles Hongroises, de belles Tchèques, quand Bodilis m’a téléphonée pour me proposer de travailler avec lui, pour moi c’était la consécration. [NDLR : David Beffer nous interrompt un instant] Oui, David, je suis là.

David Beffer – Lou, c’est au sujet de l’éjac, il faudrait qu’on se mette d’accord.

Lou Charmelle – Moi j’éjacule pas !

David Beffer – OK mais tu préfères quoi : visage, corps, fesses…

Lou Charmelle – Pourquoi pas sur le cul ? Tout mais pas les cheveux !

David Beffer – Pourquoi pas en Cream Pie ?

Lou Charmelle – En quoi ?

David Beffer – Cream Pie. Mais cette fois-ci, je la verrais plutôt externe…

Lou Charmelle – Ah… Oui mais pas les cheveux… Ca fait chier dans les cheveux…

David Beffer – T’inquiète pas, de toute façon après on a les plans en extérieur, donc faut pas que tu en aies dans les cheveux. Tes bas sont magnifiques, attend je les prends en photo !

Lou Charmelle – [NDLR : de retour dans l’interview] On parlait du Dorcel… Quand il m’a appelée pour me proposer de tourner pour lui, j’étais vraiment ravie. Quand tu débutes… Je pense que toutes les actrices en France en rêveraient. C’était vraiment une consécration. Ce qui est amusant, c’est qu’une fois arrivée à Prague, j’ai demandé à Bodilis de qui était l’initiation du titre, et il m’a répondu : « c’est la tienne, patate ! ». J’étais très surprise. C’était un tournage vraiment chouette, un vrai porno chic.

X-Intime – Tu as appris quelque chose sur ce tournage ?

Lou Charmelle – Oui, il m’a donné beaucoup de conseils, ça faisait environ un an que j’étais dans le milieu… Un an et demi vu que le tournage a eu lieu en mars 2010. J’avais déjà fait deux séjours à Budapest à l’époque, en fait. Il m’a conseillée pour le positionnement, les photos, des choses de ce genre, c’était vraiment intéressant.

X-Intime – Passons au John B. Root.

Lou Charmelle – Quand nous nous sommes lancés dans Dis-moi que tu m’aimes, ça faisait au moins un an que je n’avais pas tourné pour des français, en dehors du Dorcel. Il n’y a plus de production, les réalisateurs font maintenant un film par an et encore, pas forcément scénarisé. John est même passé au rythme d’un tous les deux ans et il se saigne pour le faire en plus. C’était vraiment agréable, le tournage était une vraie colonie de vacances, surtout quand tout le monde se connait et qu’il y a déjà une complicité entre tous. Il y en avait peu sur le tournage que je ne connaissais pas. Le fait de jouer la comédie, également, ça nous manquait.

X-Intime – John nous expliquait que le scénario était déjà assez écrit avant le tournage ?

Lou Charmelle – Tout à fait, un scénario très épais, qu’on a eu une fois dans l’avion… Pas avant puisque de toute façon, John sait très bien que quand tu envoies un scénario même une semaine à l’avance à des acteurs, ils ne l’apprendront pas.

X-Intime – Et les scènes de danse, tu t’en es sortie ?

Lou Charmelle – Pas facile ! Je ne suis pas du tout danseuse de formation, je ne suis absolument pas à l’aise avec ça. Graziella Diamond nous a beaucoup aidé pour la chorégraphie, c’était vraiment marrant. Cela dit, ça a aussi donné lieu à des drames vu qu’une des actrices ne se sentait pas à l’aise en danse, ou je ne sais quoi, et a menacé de tout plaquer. Bon, finalement elle est restée. A la base, je devais chanter la chanson mais, n’habitant pas sur Paris, John n’a pas voulu prendre le risque de me faire venir et donc de me payer pour ça, pour ensuite se rendre compte que ma voix n’allait pas. Puis je trouve de toute façon que Graz chante très bien, qu’elle a une super voix. On a vraiment de supers souvenirs de ce tournage.

X-Intime – Vous avez travaillé avec Luigee Trademarq, le compositeur ?

Lou Charmelle – Non, je ne l’ai pas rencontré, pour ma part.

X-Intime – Tu as tourné plusieurs scènes pour John, en dehors du film. Que penses-tu de lui ?

Lou Charmelle – J’ai contacté B. Root moi-même pour bosser avec lui. Je faisais environ deux ou trois scènes X par mois, à cette époque, vu que j’étais encore aide-soignante à temps plein et que je faisais ça sur mes RTT. Mais à vrai dire, je ne faisais rien de plus que ce que je faisais déjà à la maison, rien que des boys-girls normaux… Je l’ai contacté en sachant justement qu’il faisait des trucs un peu plus poussés, plus coquins. Dès le départ, il sait t’accueillir, il blague tout le temps, il donne des petits noms à tout le monde et surtout, il a une façon d’aborder le sexe super joyeuse, gaie, naturelle. Il n’a pas envie de filmer du sexe sérieux et c’est vrai que c’est chiant quand les gens veulent traiter le sexe avec gravité. On oublie qu’il s’agit d’un sujet léger où l’on doit s’amuser, et ça c’est dommage. Je ne vais pas dire que c’est enfantin parce que ça pourrait être mal perçu, mais c’est ludique.

X-Intime – Lui parlait de gonzo joyeux, ou quelque chose comme ça.

Lou Charmelle – C’est à peu près ça. Même pendant les scènes, il déconne, il met de la musique. Et s’il voit qu’une nana fait la gueule, il va simplement lui dire de partir. Si tu es chez lui pour faire la gueule, ça ne sert à rien.

X-Intime – Niveau acteur, tu as des favoris (à part Rick Angel qui passe derrière moi) ?

Lou Charmelle – Avec Rick, on n’a pas encore tourné ! C’est pour tout à l’heure. J’aime bien coucher avec mes potes en fait : Ian, Titof, Phil… Ce sont mes potes donc c’est vachement plus sympa de travailler avec eux.

X-Intime – Aujourd’hui, le porno si tu te limitais à la France, tu n’en vivrais pas.

Lou Charmelle – Non, ce n’est pas possible. Quand j’ai commencé le X, j’avais la chance d’avoir un boulot à temps plein, ça me permettait de faire autre chose. Mais aujourd’hui, ce serait impossible de gagner sa vie et de faire ses courses sans calculatrice. En France, tu ne peux pas, tu dois t’exporter.

X-Intime – Donc Prague, Budapest, les Etats-Unis où tu as tourné notamment Californique avec Jessie Volt

Lou Charmelle – J’ai essayé aussi l’Italie, mais finalement les Italiens tournent surtout à Budapest. Là je reviens également d’un séjour de quinze jours à Londres. Eux fonctionnent un peu comme nous français, c’est-à-dire en circuit fermé, ils ne sont pas très ouverts sur l’extérieur. Du coup c’est intéressant puisque j’ai bossé avec plein de compagnies que personne ne connaît aussi bien pour de l’Internet ou du DVD anglais. Je pense que je vais continuer à faire des tours comme ça, revenir de temps en temps sur Paris quand il y a du boulot. Je fais aussi de petits rôles, de la vraie comédie, pour Groland ou des trucs comme ça. Je viens également de faire un petit rôle dans un film traditionnel donc je me dis pourquoi pas. Si de temps en temps cette occasion peut se présenter…

X-Intime – Les États-Unis, c’était le grand rêve ?

Lou Charmelle – Tu sais que j’ai eu un peu peur parce que maintenant les américains commencent déjà à dire qu’ils ressentent la crise. Ils sont plutôt du genre à soutenir leur pays et à ne pas avouer que ça ne va pas, c’est dans leur mentalité de ne pas vouloir se porter la poisse. L’année dernière, ils étaient positifs, disaient que ça allait. Alors que cette année le discours est différent. Ils font moins de scènes qu’avant, beaucoup plus de gonzo, ce qui m’amène à me poser beaucoup de questions sur la pérennité du X au niveau mondial.

X-Intime – C’était quoi tes derniers tournages, là-bas ?

Lou Charmelle – J’ai fait plusieurs scènes pour Penthouse, je crois que j’ai fait cinq films pour eux. C’est un peu du travail à la Dorcel, ils ne font pas du gonzo, ne veulent pas d’étranglement, de claques. C’est super sympa. Ils jouent beaucoup sur la 3D aussi, ce qui apporte une dimension supplémentaire pour une actrice car les réalisateurs souhaitent que tu joues avec la caméra en prenant en compte la profondeur de champ. Ils te demandent de tendre le bras pour avoir des effets d’optique, faire exploser une bouteille de champagne en paillettes. Penthouse est axé sur le cul bien entendu, mais ils veulent vraiment travailler leur 3D, faire des trucs mignons, sexys…

X-Intime – Tu n’as pas rencontré le créateur Bob Guccione, décédé en fin d’année dernière ?

Lou Charmelle – Non, malheureusement…

X-Intime – Pour Initiation of Lou Charmelle, Bodilis ne s’était pas encore lancé dans la 3D ?

Lou Charmelle – Non, il faisait encore que de la 2D à l’époque.

X-Intime – Tu as vu le résultat de la 3D ?

Lou Charmelle – Oui mais uniquement sur les moniteurs, lors du tournage. C’est assez bluffant. J’en ai discuté avec pas mal de gens de l’industrie, et tout le monde espère que la 3D redonnera un souffle au porno puisque pour le moment, la technologie de piratage du 3D n’existe pas. Du moins pour le moment, mais ça ne durera que six mois ou un an avant que ce soit piraté également. Après ça, on trouvera des divx en 3D, dans tes torrents, visibles sur des ordinateurs 3D…

X-Intime – Et la Suisse alors ?

Lou Charmelle – En Suisse, il n’y a pas d’industrie porno. J’ai cru remarquer que dans les pays où la prostitution était légale, il n’y avait pas de marché porno. C’est paradoxal…

X-Intime – Ton nom revient sans cesse dans les conversations sur le porno, tu as fait plusieurs couvertures, tu tournes à l’étranger… Quelle est selon toi la cause de cette réussite ?

Lou Charmelle – Ce qui est drôle, c’est que durant la première année, on ne parlait pas beaucoup de moi. Il faut dire que je n’étais pas à l’aise avec les journalistes donc je ne leurs donnais aucune matière, j’étais assez horrible à interviewer. Puis je me suis rendu compte un jour qu’il fallait peut-être quand même aussi jouer le jeu et être un peu plus ouverte, moins rester sur la défensive. Je pense que j’avais aussi un peu peur. C’est con mais je n’aime pas me mettre en avant, je pense que je suis profondément une nana de l’ombre. Les projecteurs, les tapis rouges, c’est rigolo, grisant, mais ça me fait peur, je ne me sens pas à l’aise. D’autant plus quand tu dois mettre une valeur marchande sur toi, tes prestations, ton corps… C’est délicat de devoir se considérer en tant que produit. J’ai donc mis de l’eau dans mon vin et réussi à comprendre ce système marketing de la presse, et je me suis ouverte. Cependant, je n’ai jamais réussi à me créer un personnage. Le truc qui revient le plus souvent dans mes rencontres, dans les courriers de fans que je reçois, c’est mon naturel. Je pense que tu le vois tout de suite quand quelqu’un est authentique ou ne l’est pas, joue un rôle ou pas. Les gens aiment en moi le fait que je ne fasse pas partie de ces clichés d’actrices qui surjouent, qui racontent que même à la maison elles se font défoncer tous les soirs comme des grosses salopes. Puis je ne parle pas tout le temps de cul non plus. Mais je ne sais pas comment les gens me connaissent, en fait. Ils me voient via des émissions de télé, sur NRJ12 ou autre.

X-Intime – Mais tu es comment alors, à la maison ?

Lou Charmelle – Je suis une grosse chienne, je me fais défoncer tous les soirs, je fais des partouzes avec mes potes… Normal, quoi, la vie.

X-Intime – Comme un peu tout le monde, quoi ! Tu parlais de la 3D et de la crise du X. Comment vois-tu l’avenir ?

Lou Charmelle – Je suis encore une jeune actrice, puisque je ne travaille que depuis trois ans et demi, et malgré tout je dois toujours me battre pour conserver des tarifs dignes. Quand tu entends certains acteurs, pourtant là depuis bien plus longtemps que moi, qui t’expliquent avoir du diviser par trois ou quatre leurs tarifs, je sens bien qu’à ce rythme-là… A quoi ça sert d’aller faire une scène de cul et de céder son image pour 99 ans pour gagner même pas de quoi remplir un caddie. A la fin, les gens continueront à se branler sur des trucs de mauvaise qualité téléchargés sur le web parce que de toute façon, il n’y aura plus de production du tout.

X-Intime – Leslie Fox expliquait qu’elle gagnait bien plus pour un striptease que pour une scène.

Lou Charmelle – Bien sûr, c’est clair ! Regarde, là je viens à Paris : j’ai donc une journée de trajet aller, une journée de trajet retour. Plus la journée de tournage, ce qui me fait donc trois jours de pris. Donc une scène, ça fait trois jours de travail. Or, cette scène, elle est vendue dix mille fois, piratée cent mille fois. Qu’est-ce qui me reste, moi, après ? Juste mon cachet de merde que j’ai à la base pour trois jours de boulot.

X-Intime – Sans compter le temps de répétition pour certains scénarios, les costumes, le maquillage…

Lou Charmelle – Oui ! Et sans compter que les gens ont l’impression que c’est un dû, que tu dois répondre aux mails, au courrier… Ils pensent que tu dois le faire tout le temps, les tenir au courant de ce que tu fais. Si tu prends une minute pour répondre à chaque mail, multiplié par le nombre de mails, ça prend déjà une heure et demie par jour. Et les interviews, tu n’es pas payée là-dessus non plus. C’est un investissement énorme. Quand j’étais aide-soignante, c’était un métier qui demandait un véritable don de soit, mais ça n’a rien à voir avec un métier public. Les gens ne se rendent pas compte à quel point ils exigent que tu donnes de toi et de ton temps.

X-Intime – On va te laisser aller tourner ta scène. Tu souhaites que ce soit le mot de la fin ?

Lou Charmelle – Oui, je pense que le message, je viens de le passer. Si vous voulez continuer à me voir dans de nouvelles productions de qualité, il faut payer !

De:
Date: mai 2, 2021
Actors: Lou Charmelle

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