Veronique Lefay (France) – Portrait d’une femme passée aux rayons X – 03/2006

0 vues

Véronique Lefay, actrice et business wowan avertie, compagne et partenaire de Max Noizet dans la fantastique aventure V. Com est une femme au parcours étonnant. Portrait. (Réalisé en Mars 2006).

Il est loin le temps où Véronique travaillait à la Chambre de Commerce de Sedan et venait s’encanailler le lundi après-midi – non sans se faire porter pâle auprès de sa hierarchie au préalable – avec Max dans les clubs libertins de Paris. C’est pourtant de là, au milieu des années quatre vingt, que tout a commencé pour la belle Véro. A l’époque, elle saute sur tout ce qui bouge et vit à fond sa vie de libertine avec Max. Insouciance, frivolité, plaisir, Véronique s’éclate et ne tarde pas à poser pour des photos en noir et blanc. Elle aime ce défi qu’elle s’impose et se projette déjà plus loin. C’est en feuilletant le magazine feu « Vidéo Stars » que tout va s’accélerer pour elle. A la recherche de modèles pour un photo-roman soft, le magazine passe régulièrement des annonces et Véronique, toujours dans le but de se surprendre, d’avancer, y répond. Bafouille et photos sont envoyées au magazine qui recontacte très vite Véronique. La veille du shoot, elle ne ferme pas l’oeil de la nuit, stressée à l’idée de ne pas être à la hauteur. Mais le jour J, la piquante brune assure et se retrouve dans ce monde à l’esprit décalé, farfelu. L’ambiance conviviale achève de séduire Véronique, qui rencontre sur ce set Tanya Larivière, Lynn Le May… et Rafik, déjà sur tous les coups fumants le pitre. La première citée, encourageant Véronique à sauter le pas du X, avec cette phrase qui résonne encore dans sa tête : « Si t’essayes pas le porno, tu vas finir niaise… »

Contact est pris quelque temps plus tard avec la société Starchild et son gourou, Philippe Cochon…non sans avoir au préalable joué les Columbo en jupon, en se renseignant sur la solidité et les activités de la compagnie. Nous sommes au début des années quatre vingt dix et Véronique tourne son premier casting et se sent comme un poisson dans l’eau dans cet univers. Son envie de liberté lui bouffe la tête et ce n’est pas les piles de dossier qui l’attendent sur son bureau à la Chambre de Commerce qui l’émoustille. Véro saute définitivement le pas et commence à tourner dans des petites et moyennes productions, beaucoup pour Ian Nicols et est même approchée par…Mario Salieri. Et si grand soit-il, avec la maladresse qui le caractérise parfois, le maestro se montre malhabile, Véronique ayant l’impression d’être un cheval que l’on s’apprête à acheter. Elle tourna tout de même quelques vignettes pour sa femme, Nicky Ranieri. Mais Véronique reste lucide sur ce qu’elle est. Cantonnée dans un personnage très fort, très femme, avec de la belle lingerie, le manque de souplesse de son caractère singulier est alors rédhibitoire aux yeux de certains. La cour des grands n’étant pas pour elle, elle va faire en sorte de la créér sa propre cour…

Véronique Lefay Productions voit le jour et déjà, Véronique s’intéresse à tous les paramètres et les tenants économiques liés au X. Diffusion, droits, état du marché, elle se renseigne partout et passe des heures dans les sex-shops pour voir les produits qui cartonnent le mieux. Mais son bas ventre la chatouille encore et Véronique n’en a pas pas fini avec les tournages. « Trou du cul traffic », « Les secrétaires mouillent leurs culottes », sont autant de films aux titres mémorables dans lesquels elle joue avec truculence. Arrive alors la consécration avec le fameux « Cul de la député » qui va asseoir définitivement Véronique Lefay dans le paysage pornographique français, tout comme sa vicieuse participation dans « Le désir dans la peau » d’un certain Marc Dorcel. Véronique Lefay utilise alors les remarquables talents de gestionnaire de Max et lance la s.a.r.l V. Communications qui dans la foulée, se lance dans l’acquisition d’un sex-shop à Sedan….qu’elle possède toujours ! Une assurance anti-chômage comme elle le dit encore aujourd’hui. Elle trouve incongrue sa nomination aux Hot d’Or en 1996 dans la catégorie Meilleure Actrice Européenne Second rôle par respect pour les autres actrices, mais bombe le torse en évoquant un encadré consacré à la cérémonie la plus prisée de Cannes dans le magazine « Première » de l’époque, dans lequel son nom figure. Reconnaissance.

Quelques mois plus tard, Véronique doit malheureusement faire un break en raison de problèmes de santé. Un signe du destin puisque en cette année 1997, elle va être l’une des toutes premières abonnées à recevoir un modem dans les Ardennes ! La conquête du web peut alors commencer…

La fameuse conquête du web, elle a débuté de façon épique. A l’heure de l’Adsl toute puissante, le souvenir d’un modem 56 Kpbs relève aujourd’hui presque de la préhistoire. Véronique a pourtant essuyé les plâtres de ces connections capricieuses et de l’interminable temps d’attente. Souvenirs. C’est sur le Salon de Las Vegas, que Véronique va flairer le bon coup. Le concept de la visio est un peu plus développé outre-Atlantique et la miss Lefay voit là, le moyen de développer son activité Internet. Comme pour la vidéo, Véronique épluche, décortique le web des nuits entières pour comprendre et ne garde que le meilleur.

Le premier site www.veronique-lefay.com voit ainsi le jour quelques semaines plus tard. Et cette nouvelle aventure qui commence, exhaltante, enivrante, il lui en reste des souvenirs croustillants. Des premières séances de visio plusieurs heures par jour avec Max en acteur et, de cette image unique…toutes les vingt secondes, en passant par ces satanées barettes de mémoire à rajouter sur les bécanes, Véronique mesure pleinement aujourd’hui le chemin parcouru. Il fallait faire monter la pression, sans cesse chercher de nouvelles idées pour accrocher les premiers internautes. Ce site, le tout premier de la future nébuleuse V.Com, il existe toujours et Véronique bichonne toujours ses abonnés, pour certains devenus des potes.

Mais Véro et Max, en précurseurs, veulent aller plus vite. Pas question pour eux d’avoir une connotation amateur. Le site www.visiostars.com naît dans la foulée en partenariat avec Infonie. Véronique, veut par dessus tout que les actrices qui participent, se sentent comme chez elle, dans un confort moelleux. Tout va très vite à cette époque et Infonie, partenaire de V.Com est absorbé par Tiscali. Un mal pour un bien puisque Véronique rachète visiostars et peut ainsi développer d’autres projets autour de ses deux sites. La technologie progressant très vite, Véro met les bouchées doubles et Clara Morgane est ainsi la première à avoir son site. La plupart des actrices passent par la case V.Com. La grande majorité y restent, certaines partent puis reviennent, mais personne ne peut occulter la place essentielle de l’entreprise Sedanaise. A l’heure de ce premier bilan, Véronique ne regrette rien, même si, un sourire plein d’affection sur le visage, elle me glissa son regret de ne pas avoir eu Dolly Golden.

Aujourd’hui, le groupe V.Com a réussi à créer une véritable synergie par rapport aux actrices avec d’autres sites satellites, un retour à la production qui tire tout le groupe vers le haut et surtout, avec cette politique, jugule le niveau vers toujours plus de qualité. Un moyen aussi, comme un garde-fou, d’empêcher les actrices de parfois s’enliser dans des situations inconfortables, en acceptant tout et n’importe quoi ailleurs.

Aujourd’hui, Véronique porte un regard tendre et amusé sur ces vingt années d’une vie pas comme les autres. Une vie formidable et un parcours exceptionnel, pour une femme définitivement à part. De ce long entretien avec elle, raisonne encore les sourires, la passion, l’oeil pétillant de la femme enflammée et, la chaleur d’une conversation placer sous le signe de l’humanité.

Véronique, ce fut un plaisir rare.

De:
Date: avril 4, 2021
Actors: Veronique Lefay

1 thoughts on “Veronique Lefay (France) – Portrait d’une femme passée aux rayons X – 03/2006

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
58 ⁄ 29 =