
Retour en 1995 pour une des toutes premières interviews de l’actrice X française Zabou. Entretien « L’Espoir » pour le Cahier X du magazine Vidéo 7 #157.
Back im 1995 for one of the first interview of former French #pornstar Zabou.
Zabou, née le 3 septembre 1973 en Haute-Savoie, est une ancienne actrice pornographique française active dans les années 1990. Elle débute après avoir remporté un concours de t-shirts mouillés en 1993, ce qui l’amène à explorer l’exhibitionnisme. Elle pose d’abord pour des photos de charme, puis tourne son premier film X, « Les Visiteuses » d’Alain Payet, en 1994. Préférant les productions modestes aux grosses productions, elle devient une figure des films amateurs, notamment ceux de Laetitia, et acquiert une image d’« anti-star ». Le magazine Hot Vidéo la considère comme une actrice marquante des années 90, sans atteindre le statut de star. Surnommée la « Brigitte Bardot du X » pour son engagement envers la cause animale, elle joue aussi des rôles secondaires dans des films non pornographiques comme « Time Demon » (1996) et « Déjà mort » (1998). Zabou cesse de tourner au début des années 2000.
Zabou, born September 3, 1973, in Haute-Savoie, France, was a 1990s pornographic actress. She debuted in 1994 with Les Visiteuses after a wet t-shirt contest win. Known for amateur films and an « anti-star » persona, she was a notable figure per Hot Vidéo. She also took minor mainstream roles and appeared in a Silmarils music video. Zabou retired in the early 2000s.
Video 7 #157 – Cahier X – Juillet / Aout 1995
Zabou … L’espoir
Découverte par Alain Payet dans « Les visiteuses», Zabou, vingt et un ans, a aujourd’hui une vingtaine de films X à son actif.
Sincère juste ce qu’il faut, bourrée d’humour et drôle à souhait, cette sympathique petite fée blonde, venue du X amateur, n’a ni les yeux ni la langue dans sa poche. Passage d’une comédienne hors normes au sérum de vérité.
On te dit peu carriériste. Est-ce vrai ou taux ?
Zabou : Vrai. Je me fous de recevoir un Hot d’or. Je fais ce métier par pur recherche du plaisir physique et aussi, je l’avoue, un peu pour le gain financier.
Autant joindre l’utile l’agréable. Mais je ne comprends toujours pas celles qui jurent faire du X uniquement pour l’argent. C’est pathétique d’en être là : si tu n’aimes pas le cul, il faut changer illico de métier, ou tu finis dingue !
J’en déduis que tu aimes le sexe. Vrai ?
Z. : Evidemment. Avec mon mec, Marco, nous sommes échangistes. Je suis bisexuelle depuis la mater-nelle, exhibitionniste et voyeuse depuis l’adolescence, alors, avec de tels antécédents, je ne vais pas te dire que je n’aime pas ça…
Il parait que tu aimes follement la vie depuis une grave maladie. C’est exact?
Z. : Une sale maladie des reins. On a failli m’en enlever un et j’aurais pu finir ma vie sous dialyse. Par chance, j’ai été sauvée par un traitement de piqûres. Merci, la médecine…
Tu avais quel âge ?
Z. : Dix-sept ans. Quand tu sors de là, tu as monstrueusement envie de rattraper le temps perdu, surtout côté cul. Ceci explique cela.
Tes origines. Rurales ? Urbaines ? Banlieusardes ?
Z. : Montagnardes. Un petit village au-dessus de Chambéry. Je l’ai quitté à dix-huit ans pour Paris. C’est en rencontrant Marco que j’ai tout plaqué.
Ah, le fameux Marco, l’amour de ta vie…
Z. : Cela a été un véritable coup de foudre. Une très belle histoire, qui continue d’ailleurs aujourd’hui, c’est le père de ma petite fille de quatre ans, Laurine. Il travaille par intermittence sur les gros concerts, il monte les scènes, accompagne les artistes et tourne quelques films X avec moi. Il fait trois boulots. Marco, c’est l’homme à trois têtes.
La rumeur veut que tu aies joui lors de ta première scène X, avec Roberto Malone, dans « Les visiteuses ».
Z. : Ce n’est pas une rumeur. Malone est très rassurant et délicat. J’interprétais une frêle vierge livrée au droit de cuissage d’un aristo éroto-mane. Mon baptême du X a été génial. En plus, Payet est loin d’être mauvais metteur en scène. Mais, de toute façon, je jouis systématiquement sur tous les tournages. D’ailleurs, sur un plateau, je suis facile à reconnaî-tre, quand le réalisateur hurle « Coupez ! », je suis la seule à continuer de faire l’amour comme une acharnée avec Marco, alors que tout le monde décroche !
Quel est ton rapport avec le fric ?
Z. : Clair. Le fric implique le X tout comme le X explique le fric. N’envisage jamais l’un sans l’autre. Au dé-but, bonne poire, je faisais des cadeaux aux petits producteurs sur mes cachets. Evidemment, plus je faisais des faveurs, plus les mecs m’arnaquaient et m’exploitaient. Instructif.
Alors, aujourd’hui, j’ai clarifié tout ça. Bref, je ne travaille pas gratuitement et cela me semble normal.
Marco n’est pas jaloux ?
Z. : Non. Nous formons un couple libre, très complice sexuellement. Mais pas possessif. Quand on fréquente depuis des années les boîtes échangistes et les camps naturistes, on ne peut pas vraiment se définir comme jaloux.
A partir de quand considères-tu être trompée par ton conjoint ?
Z. : A partir du moment où il couche alors que je suis absente. On peut faire l’amour à trois, à quatre, avec deux femmes ou plusieurs hommes. Mais toujours ensemble. Et il exige de moi la réciprocité.
As-tu l’intention de dire un jour à ta fille que tu as fait du X ?
Z. : Elle finira tôt ou tard par le savoir. Alors autant le lui dire moi-même, mais le plus tard possible. Si des mauvaises langues ne s’en sont pas chargées avant.
Il parait que tu te fous de la beauté chez un homme.
Z. : Mille fois vrai. Un type beau est souvent un inquiétant crétin. Logique, pour séduire les filles, il ne fait jamais fonctionner ses méninges, ou si peu, En revanche, le mec pas terrible, voire laid, lui, il déploie des trésors d’imagination pour t’émouvoir, et là, ça peut être très, très beau.
On dit que certaines hardeuses ne t’aiment guère.
Z. : C’est sans doute vrai. Mais d’autres m’adorent, alors…
Des noms ?
Z. : Channone. Cette fille est en or. Je l’aime et je crois qu’elle me le rend bien. Elle n’a qu’un défaut, elle n’utilise pas toujours de capotes.
Alors je profite de cette interview pour lui crier : « Channone, mets des capotes ! » [Rires.]
Justement, dans ton dernier film, «Zabou la totale», tu utilises des préservatifs. Pourtant, beaucoup de hardeuses ne le font pas encore.
Z. : Hélas. Qu’y puis-je, si la plupart des filles n’ont qu’un petit pois, que dis-je, une lentille dans le crâne ?
Une comédienne de films hard a, en ce qui concerne la prévention, une influence considérable, sans doute dix fois plus importante que celle d’un médecin ou d’une campagne préventive, aussi bien faite soit-elle.
Qu’entends-tu par là ?
Z. : Dans un film X, sortir la capote, c est associer le latex au plaisir dans la tête du type qui regarde la séquence, passablement excité. Il prend le message sans transition, en pleine érection. C’est comme ça que tu le plantes, le sida !
Propos recueilli par Damien Thorn