Retour en 1997 pour un interview « Si c’était à refaire » de l’ancienne actrice X française Tabatha Cash, quelques mois après la fin de sa carrière. Entretien pour le magazine Entrevue #55.
Back im 1997 for one post carreer interview with former French #pornstar Tabatha Cash.
Entrevue #55 – 02/1997 – Interview « Si c’était à refaire ».
Par choix ou par hasard, on peut bouleverser son destin. Devenir une star ou un paria. Mais dans tous les cas, on a la vie entière pour revisionner le film de cet instant où tout s’est joué. « Entrevue » retrouve ceux qui ont fait ausse route. Et ceux qui referaient bien le chemin.
Assise, dans sa résidence parisienne, devant la télévision, Tabatha Cash médite sur sa grossesse en attendant le retour de Franck, son mari. Elle pourrait passer pour une femme au foyer, une bourgeoise ordinaire. Elle fait ses courses, voit ses amis et passe six mois de l’année dans sa villa en Floride. Et, accessoirement, accorde des interviews.
Stephen Kingston: Qu’est-ce que tu deviens ?
Tabatha Cash: Je fais du jet-ski. Je voyage. La seule chose que je ne fais pas, c’est travailler. Je n’étais pas comme les autres gosses qui disent qu’ils veulent devenir docteur, par exemple. C’est la vie dont je rêvais. Je voulais être une petite princesse qui n’a pas à travailler. J’attendais le prince charmant.
Tu as dû en embrasser, des crapauds avant de le trouver…
Mon premier baiser, c’était à 12 ans avec un mec qui avait des boutons et des cheveux gras. Il était vraiment moche!
Depuis, j’ai connu Franck et c’est l’amour fou. J’attends un enfant.
Pourquoi avoir change de nom ?
Les gens trouvent que c’est plus érotique d’avoir une fille exotique devant eux. Maintenant, je m’en fous, je dis la vérité: je suis métisse. Mon père est africain et ma mère française. Tabatha Cash, c’était du marketing. Pas mal, non?
Ton premier porno, ça n’a pas dû être facile ?
La première fois, j ai empoche de l’argent facilement gagné. Ça m’a plu: c’est tout ce que j’ai ressenti. C’est juste de la baise, c’est facile. J’ai tourné entre 120 et 150 pornos. J’étais comme anesthésiée. Je n’ai jamais eu le trac parce que j’avais décidé de faire ce boulot et que je savais très bien ce que ça voulait dire.
Est-ce que tu connais les raisons de ton succès ?
Les gens préfèrent me regarder parce qu’il n’y a généralement que des grosses truies dans ce genre de film. Moi, mon succès ne m’a pas étonnée. J’ai gagné bien plus d’argent que n’importe qui dans ce milieu. Les autres vendaient leur cul pour des clous. Ils jouaient avec la mort, le sida pour rien du tout.
Comment tu te sentais quand tu tournais ?
A ces moments-là, j’essayais de ne penser qu’à l’argent. J’avais peur du sida mais j’avais beaucoup plus peur de vivre sans un rond. Tout le temps où j’ai travaillé dans ce milieu, j’ai pris de la drogue, deux grammes de coke par jour. J’arrivais quand même à dormir malgré ça. Une vraie junkie. Lorsque j’ai rencontré
Franck, il était vachement strict et ne prenait pas de drogue. Il a fallu que je choisisse entre ma vie et lui, alors, j’ai tout arrêté.
Tu étais heureuse ?
J’étais une vraie ordure. Je pensais que je pouvais séparer ma vie privée de mon travail.
Emotionnellement, c’était facile. Je me croyais heureuse.
Mais maintenant que je le suis réellement, je m’aperçois que je ne l’étais pas à l’époque.
Si c’était à refaire ?
Tout ce que j’ai fait, c’était pour l’argent, et quand j’en ai eu, je n’avais plus besoin de rien faire. Je n’ai jamais rêvé de faire ces trucs. Alors, j’ai tout arrêté.
Maintenant, ma vie, c’est l’amour, mon mari et mon gosse. Je n’ai jamais été une victime. Si je devais recommencer, je referais exactement pareil.
Tu ne veux pas échapper au passé ?
Je m’en fous. Il y a un proverbe arabe qui dit que le passé est mort. Je ne suis pas obligée d’y penser. Je pense à mon avenir. Quand j’étais petite, mes héros, c’était la famille Ewing dans Dallas, j’aimais cette idée de clan. Sans oublier qu’ils avaient de l’argent. Je veux une famille meilleure que la famille Ewing, plus unie, sans rien de mal.
Tu as suivi une thérapie ?
Tu crois que je suis folle?
Tracy Lords en a bien suivi une.
Rien à voir. Je ne suis pas Tracy Lords. Je n’ai jamais vécu de cauchemar.