X Business – Hot Vidéo – 12 idées reçues sur le porno – 09/2008

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Entrons dans les coulisses du X … Cet article est paru à l’automne 2008 dans Hot Vidéo.

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Bonne Lecture à tous !!

Idée n°1 : Les films pornos : Quand on en a vu un, on les a tous vus !

Cette idée aussi largement répandue qu’elle est réductrice, voudrait nous faire croire que tous les films pornos se ressemblent. S’il est vrai que de nombreux réalisateurs en panne d’inspiration utilisent les memes recettes faciles, il faut avoir une piètre culture porno ou une moralité bourgeoisement hypocrite pour énoncer pareille énormité. Car entre l’esthétisme sophistiqué d’un Michel Ninn et la derision radicalement obscene d’un Pierre Moro, entre la perversité raffinée d’un Salieri et les maniérés viriles rudimentaires d’un Ferrara, il y a un monde, et meme plusieurs ! On pourrait multiplier les comparaisons et les grands écarts à l’envi pour éclairer les nuances innombrables et l’infini diversité (des genres, des esthétiques, des morales…) du cinema porno, mais la place nous manque presque autant qu’à ces philistins la curiosité.

 

Idée n°2 : Ce qu’on voit dans le porno ne refléte pas la réalité.

A moins d’avoir une conception étroite et matérialiste du cinema, on attend pas forcement de lui qu’il soit réaliste. Pourquoi, dés lors imposer cette restriction a un cinéma dont le champ d’investigation – le sexe – fait naturellement appel a l’imaginaire et au fantasme ? Au-delà de cette problématique et n’en déplaise aux bonnes âmes, il faut ajouter que le cinema porno exprime parfois la réalité – les réalités. C’est meme sa precision rigoureuse dans la représentations des pratiques et fantasmes qui choque les biens pensant(e)s, les complexé(e)s et autres refoulé(e)s, qui craignent d’y découvrir la réalité par trop honteuse de leurs propres pulsions. Ou qui n’acceptent pas chez autrui les plaisirs qu’ils se refusent…la peur de jouir ?

 

Idée n°3 : Les actrices sont des pauvres filles exploitées

Il faut avoir peu de respect pour la femme en général et pour l’actrice porno en particulier pour lui attribuer systématiquement le rôle de victime,comme si elle était dépourvue de tout libre arbitre. A moins qu’il ne s’agisse de stigmatiser un certain type de femme – celle qui assume socialement ses désirs – en laissant sous-entendre que ce qu elle fait est mal,qu’il serait preferable de la « sortir de la », « pour son bien » évidement…Digne du bon père de famille ( celui du Code Civil ), ce type de lieu commun est souvent invoqué par les féministes, qui sans le savoir font le jeu d’une morale d’avant-guerre, patriarcale et machiste. Le regard de la société n’est il pas suffisamment encombrant que les féministes aient besoin d’ajouter leurs lourdes pensées sur les frêles épaules de l’actrice porno ? Un jour peut-être, quand la Liberation Sexuelle profitera aussi aux femmes,notre système de valeurs louera la liberté et la sincérité des libertines,des nymphomanes,des salopes grandioses.

 

Idée n°4 : Le porno,c’est la mafia !

Il y a bien quelques petites frappes et une poignée d’escrocs notoires dans notre « milieu’, mais il est parfaitement déraisonnable de parler de Mafia. Les seuls gros bonnets que l’on croise n’ont rien à cacher sinon quelque implant siliconé. De même, imaginer le porno comme un réseaux mafieux organisé relève de la paranoïa : sur la majorité des tournages,la désorganisation et l’improvisation sont les deux grandes « lois du milieu ».

 

Idée n°5 : Pour etre hardeur,il faut en avoir une grosse et prendre du Viagra.

Ces deux lieux communs relèvent d’une même conception ( étriquée ) du porno. Ici encore,il convient de distinguer le porno US du porno européen. Aux USA,pays du culte de la performance,un petit sexe ou une baisse de forme sont peu tolérés chez un hardeur,surtout dans le gonzo,ou l’acte sexuel est représenté de manière très rudimentaire. Basé sur le fantasme de la domination masculine,le gonzo doit flatter la virilité du spectateur moyen,et éviter a cet égard de représenter l’homme sous un jour perfectible. A quoi bon filmer la montée ( au propre et au figuré ) du désir masculin quand le mâle doit avant tout prouver à la femelle ( a lui-même en réalité ) qu’il est une infaillible bête de sexe ? Si les choses sont un peu différentes en Europe, la niaiserie US s’est toujours bien exportée ici,et l’on peut craindre que le porno de demain généralise ce cliché de l’étalon priapique.

 

Idée n°6 : Un homme en couple qui regarde du porno est forcement frustré.

Qui a intérêt à répandre ce lieu commun ? Il faut avoir une libido salement atrophiée ou une connaissance plus que légère de la nature masculine pour proférer cette idée. A moins qu’il ne s’agisse de culpabiliser insidieusement ceux dont les besoins sexuels,ou l’intérêt pour les plaisirs de la chair,ou les deux, dépassent le cadre du coït conjugal. Il faut croire que cette méthode d’intimidation continue de faire ses preuves puisque le conjoint moyen,s’il assume généralement sa nature dyonisiaque et libidineuse entre hommes,tait ou condamne devant Madame ce comportement pervers chez ses congénères dégénérés.

 

Idée n°7 : Le porno est responsable de l’accroissement de la violence sexuelle dans la société.

Sa Sainteté Benoit XVI l’a confirmé a Georges Bush à l’occasion de sa dernière visite Outre-Atlantique : les centaines de prêtres impliqués dans le vaste scandale qui salit le clergé américain ont étés dévoyés par le porno. Nulle preuve, statistiques ou enquête ne vient corroborer ces allégations : l’essence divine de la parole papale se suffit a elle-même. En matière de conclusions hâtives,les médias excellent tout autant,puisque la plupart tiennent pour évidente la correlation entre la diffusion du porno et l’accroissement des agressions sexuelles (viols,tournantes,crimes pedophiles…),alors qu’aucune étude scientifique n’a jamais permis d’établir le moindre lien. En revanche,le criminologue danois Berl Kutchinsky a étudié plus sérieusement l’impact de la pornographie sur la criminalité sexuelle au Danemark (pays le plus libéral historiquement en matière de porno). Sa conclusion est la suivante : la légalisation de la pornographie n’a pas eu de repercussions négatives. Mais ce n’est rien du tout face aux majestueuses diffamations des puritains.

 

Idée n°8 : Les actrices sont souvent recrutées parmi les prostituées.

Si cette croyance populaire ne repose sur aucune enquête, précisons d’emblée que notre distinction entre hardeuses et prostituées ne vise pas à disqualifier la prostitution pour valoriser la pornographie. il s’agit simplement de preciser pourquoi ces deux secteurs d’activités sont imperméables et surtout fondamentalement différents. Sur le trottoir, celui qui paie baise. Dans le porno, celui qui paie n’est pas celui qui baise : l’actrice est rémunérée par un producteur ou un réalisateur, et son partenaire est également rémunéré pour se prestation. Cela finit de la meme manière,objecteront les plus bornés . A ceux la, nous répondront que l’absence d’échange pécuniaire (et d’obligation de résultat) entre les acteurs de X maintient le rapport sexuel sur des bases plus saines,puisque les partenaires échangent au pire une indifférence mutuelle, au mieux une jouissance partagée,tandis que la prostitution implique une obligation unilatérale (donner satisfaction au client).

 

Idée n°9: Le porno est néfaste pour les jeunes(+18 ans)

Que le porno influence le comportement sexuel des spectateurs,soit. Qu’il faille faille condamner la surenchère de violence machiste dans le X au nom du respect mutuel entre sexes,soit encore. Mais dire que le porno est intrinsèquement néfaste pour les jeunes (pourquoi eux ?) ne repose sur rien de sérieux. Si le porno est néfaste pour telle génération,en quoi ne le serait-elle pas pour telle autre ? Mystère. Le sous entendu qui sour de ce lieu commun, c’est que les jeunes – ces êtres stupides par essance – deviennent selon un cheminement cérébral qui leur est propre, tour à tour influençables, corrompus, immoraux puis malfaisants. Pourquoi ne pas les enfermer tous et tout de suite avant qu’ils ne commettent l’irréparable ?

 

Idée n°10 : Il y a beaucoup d’arent dans le porno.

Pour rendre justice à ce lieu très commun,il convient de distinguer le marché français du marché américain. Le porno US brasse tellement d’argent que même les évangélistes les plus féroces n’ont pas réussi à l’interdire. Quant au porno français, dire qu’il brasse beaucoup d’argent est rien moins que grotesque. Car en dehors de quelques rares distributeurs et producteurs un peu plus fortunés, la grande majorité des professionnels du secteur (actrices, acteurs, réalisateurs, techniciens, photographes…) sont nettement moins rémunérés que les salariés du cinéma traditionnel, à travail égal. Il faut être aussi intéressé par le cul que désintéressé financièrement pour faire carrière dans le porno. Ainsi, les arrivistes frigides qui y viennent dans le seul espoir de faire fortune rapidement sont souvent très déçus riches), disparaissant aussi vite qu’ils apparurent. Non, globalement, le porno est un milieu de pauvres, de voluptueux fauchés, de crevards magnifiques.

 

Idée n°11 : Les actrices prennent du plaisir devant la camera.

Nombre de spectateurs sont persuadés que les actrices pornos ne simulent pas. Ce sont probablement les mêmes qui, leurrés par quelque gémissement factice dans l’intimité du lit conjugal, croient faire jouir leur partenaire ! S’il convient de signaler ici que le plaisir féminin ne se manifeste pas forcément par les hurlements tels qu’on en entend dans de nombreux films X, force est de reconnaître que certaines actrices (Moi, notamment) ont de vrais orgasmes en tournage. Mais le porno est (trop) souvent réalisé par des hommes qui, peu soucieux de représenter fidèlement le plaisir féminin, demandent aux hardeuses d’en faire des tonnes au lieu de filmer les manifestations les plus subtiles de leur vraie jouissance. Ainsi le public voit-il un orgasme ou il n’y en a pas,n’en voit pas la ou il y en a. Ces scenes d’orgasmes féminins complètement foireuses ont toutefois le mérite d’éclairer de manière divertissante la crédulité du contribuable.

 

Idée n°12 : Les amateurs de porno veulent voir une pornographie de plus en plus dure

Le pornophile ne recherche pas la vérité ou l’émotion dans une scène de sexe. Il est imperméable à toute subtilité, à toute sensualité. Peu lui importe la variété des scénarios ou des pratiques. Surtout,il se fout complètement de la dimension esthétique. Non,ce dont il a profondément envie, c’est de voir des trous du cul toujours plus dilatés et des actrices toujours plus malmenées. Son comportement n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du toxicomane, qui augmente les doses pour éprouver un plaisir comparable, voire moindre. Les industriels X qui suivent ou encouragent cette surenchère de violence pour des raisons mercantiles mettent régulièrement en avant ce type d’argumentation. En plus de répandre leur camelote, ils se tirent une balle dans le pied en donnant des arguments aux anti-pornos, dévalorisant l’image de la femme et éclipsant avec leurs discours tout ce que le cinéma porno produit de meilleur. un peu comme un dealer qui vendrait ses clients aux stups.

De:
Date: novembre 19, 2021
Actors: Julie Valmont

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