Après le portrait de l’ancienne actrice X Estelle Desanges, Véronique Lefay nous a dressé en Mars 2006 un autre portrait très personnel, celui de Tiffany Hopkins. Une sorte de fable onirique, comme la quête ultime des sublimes fragrances de cette actrice unique.
« Elle est toute d’argent et son nom tremblant est Pâline » (Saint John Perse)
L’épée Pâline, fichée dans le coeur des désirs des hommes, voilà l’effet induit par Tiffany Hopkins.
Ses yeux bleus sont-ils innocents ? On ne sait. Vous le croyez ? Prudence, vous pourriez vous y perdre.
Elle parle peu, va son chemin. Vous aimeriez la protéger et qu’elle dépende de vous ? Erreur ! C’est vous qui avez besoin d’elle. Si vous savez vous taire, écouter avec soin, vous entendrez le chant ténu, ténu d’un vent léger qui court sur le fil d’argent de l’épée. Ce chant raconte l’histoire d’une jeune femme discrète et belle à figurer dans un conte de fée. Sans bruit, elle a conquis les plus hautes marches de cet univers du porno où, parfois, il ne suffit pas de faire du tapage pour arriver vers le sommet.
Sur un tournage de film porno :
Rien ne peut entamer la noblesse de l’argent. Tiffany, pureté du métal même dans les situations les plus hard et les plus extrêmes, sort de ses scènes, inentamée, intègre, le corps droit, aiguisé, « toute d’argent ».
Sur un salon de l’érotisme, Tiffany entre en scène :
De leurs yeux pâles de convoitise, les hommes regardent Tiffany. Ils la veulent objet de désir. C’est une faute : Tiffany n’est pas un objet.
Un éclair brille, le sourire de Tiffany et l’excitation monte. Elle est tout près des hommes, on pourrait la toucher. Les mains bûlées et les doigts tailladés d’avoir tenté de saisir l’insaisissable, une épée d’argent qui se défend seule :
On ne prend pas l’épée Pâline, elle choisit seule son compagnon.
Quelle sera la fin de la chanson ? Nul ne peut le dire et encore moins votre servante. Je ne suis pas devin. Mais je gage que Tiffany restera dans la mémoire des hommes, comme une nostalgie du temps où les chevaliers dédiaient leur vie à leur épée, comme un regret d’un monde où se mêlaient le pur et l’impur, le spirituel et le charnel.
Un temps où entre deux ripailles, deux orgies sacrilèges, on partait en quête du Graal, à la recherche de l’épée Pâline.
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